Je suis danseuse, chorégraphe, illustratrice et auteure. Je vis et travaille à Bruxelles.
Je me forme tout d’abord aux Beaux-arts de Lyon puis j’intègre le master de communication visuelle et graphique de La Cambre où je développe un travail d’illustration et d’écriture autour de la notion de maison comme espace ambigu à la fois familier et étrange.
J’édite l’ouvrage Home Sweet Home, un roman graphique qui raconte l’histoire d’un·e narrateur·ice qui peine à quitter sa maison aussi hostile soit elle. J’obtiens mon diplôme, et réalise un échange avec l’école d’art et de science appliquée de Turku, Finlande. De retour à Bruxelles, je décide de placer le corps au centre de mon processus artistique à la fois au travers de formes poétiques et dessinées mais également en me formant en danse à l’Académie Internationale de la Danse.
J’ai grandi en zone d’éducation prioritaire au sein d’une culture hip hop qui prône l’autonomie et l’autodidactie, l’amour du rythme, de la musique, du groove, du flow. Naturellement lorsque je commence à danser je me dirige vers une pratique du freestyle, de la recherche de mouvement et de singularité, en autonomie.
Mais je me suis également spécialisée en histoire de l’art dès le lycée, ce qui me permet de développer une culture artistique contemporaine.
Riche de ce double univers, je suis autant inspirée et marquée par Louise Bourgeois, Sophie Calle, Pina Bausch, Crystal Pite, Georgia O’Keefe que des références plus populaires liées au cinéma, au burlesque ou à la culture hip hop.
Donc lorsque je décide de danser, je me forme en majorité de manière autodidacte en allant m’entrainer à la manière des cercles hip hop, tout en conservant mon approche personnelle de la composition instantanée voire de la recherche somatique ; je prends de nombreux workshops de danse contemporaine – Peeping Tom, Ultima Vez, Nina Dipla, Gaga, Martha Moore, Anja Rotterkamp (…) – et je participe à la formation en danse et pratique chorégraphique mis en place par Charleroi Danse où j’ai l’occasion de rencontrer et travailler avec Boris Charmatz, Robyn Orlin, Benoit Lachambre, Marco Berettinni et Olga de Soto. Le corps devient pour moi une source de récits poétiques et de narration, et un outil de recherche passionnant.
C’est en dirigeant mes préoccupations autour de la question de la maison et d’habiter vers mon propre corps – qui est mon habitation première, ma maison la plus intime – que je commence ma pratique de la danse et ma recherche en mouvement.
Les premiers temps les mêmes questions me traversent : comment habiter est connecté à notre histoire, notre mémoire, notre sensibilité et identité ? donc comment et pourquoi on habite les lieux ; et aussi comment, pourquoi on les quitte ? Ramené à mon corps cela me propulse assez rapidement dans un genre de nettoyage de printemps : je constate que je suis fabriquée d’une certaine manière par mon éducation et ma culture, et parfois cela n’a vraiment aucun sens pour ce que je suis et me limite. Qu’est-ce que je garde et qu’est-ce que je quitte de moi-même, de mes croyances, de mes comportements ? Comment se défaire de soi-même ?